
La réhabilitation du centre aquatique intercommunal d'embrun (05) a offert à A.26 Architectures l'occasion d'une synthèse des savoir-faire actuels en matière d'architecture bioclimatique. Ou comment proposer un univers attractif hiver comme été dans une région à la climatologie extrême.
Entre lac et montagne, la piscine existante se développait dans un site boisé rythmé par les verticales et les horizontales de la nature ; sommets environnants, ramure des mélèzes, immensité du lac d’Embrun.

Eléonore Duval, l’architecte du projet, souligne :
Notre intervention inscrit, aussi humblement que possible, l’architecture du nouveau centre aquatique dans le paysage pour mieux le révéler tout en restant discret et élégant. Un peu comme une estampe qui mettrait en scène tous les éléments au travers d’un filtre végétal rythmé par de grandes ouvertures qui, des patios aux bassins, orientent le regard d’un côté sur la montagne, de l’autre sur le plan d’eau.
Une résille bois vient ainsi constituer une enveloppe protectrice unie, un filtre dans ce cadre naturel, pour offrir une alcôve protectrice de l’hyperactivité estivale, un cocon calme et intime pour se ressourcer au cœur de la nature.
Une approche qui cherche avant tout à respecter le noyau du projet, la piscine existante, en s’y greffant délicatement, en se servant de ce qu’elle offre et construire autour de ses qualités.
Tout d’abord en respectant la logique des orientations. Les locaux administratifs agrandis occupent désormais toute la surface des espaces annexes de la piscine existante ; et les vestiaires-sanitaires sont créés dans un nouveau volume simplifiant considérablement les reprises de réseaux.
En décalant ainsi les fonctions, la zone administrative et les locaux d’accueil sont assis sur le terre-plein existant, alors que des réseaux sont nouvellement créés pour les espaces de sanitaires-douches qui ont pu être gérés en vide-sanitaire.
Le nouveau bâtiment s’éloigne de la piscine existante. Si ce détachement permet de créer des patios (nature et lumière), il est aussi un recul permettant de venir greffer les nouveaux volumes du projet sans chahuter les fondations de la piscine existante.
Ce parti pris esthétique et environnemental s’enrichi d’une recherche de solutions techniques, favorisant les apports de chaleur passifs en hiver et les réduire en été. C’est ainsi aussi que tous les espaces froids et les zones tampon ont été placés au nord, que la lumière naturelle est partout omniprésente, que la gestion dynamique des ponts thermiques assure une isolation performante et économe.
Une même responsabilité a présidé dans le choix des matériaux, tous en provenance des filières locales.