
Longtemps soumise au diktat du NIMBY*, la logistique a acquis de nouvelles lettres de noblesse grâce à la pandémie de Covid qui a démontré combien elle était essentielle à la société. Encore récemment au centre de l'affrontement entre le ministère de la transition écologique et celui de l'économie, les professionnels de l'immobilier logistique ont décidé de démontrer une fois de plus que, pour eux, il n'y avait pas à choisir entre performance écologique et performance économique pour peu de trouver un schéma gagnant/gagnant pour tous. C'est dans cet esprit qu'ils ont présenté à la SITL une charte d'engagement réciproque entre l'État et 40 des plus importants membres de l'Afilog. Le point sur cette initiative avec Thierry Griveaux, chef d'agence associé de A26 et administrateur de l'Afilog.
Souvent résumée à l'image controversée du très médiatique Amazon, la logistique concentrait jusqu'ici les lieux communs sur l'artificialisation des sols, l'emprise sur le territoire agricole, l'afflux des camions sur le territoire...
Thierry Griveaux nous explique :
La Covid est venue rappeler à tout un chacun que sans la logistique, il était vain d’espérer qu’une conférence Zoom suffise à nous nourrir, nous habiller, nous soigner pendant les différents confinements. Pour autant, il est tout aussi primordial de placer la préoccupation environnementale au centre de l’immobilier logistique. C’est tout le sens de la charte d’engagement réciproque que nous avons élaboré avec l’État afin de démontrer notre volonté d’être environnementalement proactif en contrepartie de quoi nous souhaitions que l’État s’engage sur une simplification administrative, un meilleur accès aux friches et une logistique urbaine de proximité, densifiée (à étages), multi-usages, multi levels, pour l’ensemble des acteurs de la logistique.
Toute la logique vertueuse de cette démarche est non pas de laisser libre champ à la logistique mais au contraire d’accélérer les interventions possibles sur des terrains – les friches – qui ont déjà été artificialisées pour d’autres usages. Et ainsi de permettre d’accélérer les projets qui répondent à l’urgence que le développement du e-commerce et les nouveaux modes de consommation imposent. Et ce avec d’autant plus d’acceptabilité des projets pour les riverains que la profession s’engage à promouvoir des plateformes faisant la part belle au traitement des espaces verts, au développement du biotope, à la systématisation du photovoltaïque. Gageons que cet engagement réciproque permette de faire gagner du temps, de l’argent et de l’art de vivre sans pour autant générer de nouvelles nuisances visuelles !
* not in my backyard